Classification des perles de culture de Tahiti, d'Akoya, d'Australie ou encore d'eau douce

La classification des perles - de A à ... A

Que se cache derrière ces initiales et comment s'y retrouver

Selon que vous employez la classification des Services de Perliculture de Polynésie ou la classification internationale, la même lettre désigne la meilleure comme la pire des qualités.
Pour commencer voici un petit tableau d'équivalence entre ces deux normes :

Vous l'aurez compris la qualité A selon les Tahitiens est de très loin supérieure à la qualité A de la norme internationale 😊

Maintenant que vous maitrisez les normes, voyons réellement ce que cela veut dire...

Les critères de classification des perles

Si à la différence des bons vins, la perle ne se déguste pas, elle s'apprècie néanmoins selon une méthode développée par le GIA (Gemological Institute of America) qui consiste à évaluer les quatre caractèristiques principales d'une perle pour lui donner une note finale.

Ces caractéristiques sont :

1 - Le lustre

Le lustre correspond à l'aspect le plus visible de la beauté d'une perle : sa brillance.
Ces reflets changeants sont produits par la lumière s'immiscant dans les différentes couches de nacre de la perle.
Mais bien que les perles avec une épaisseur de nacre très fine paraissent souvent fades, l'épaisseur n'est pas la seule explication.
L'arrangement des plaquettes de nacre et leur translucidité sont des facteurs déterminants.
Plus la nacre est produite rapidement et moins elle semblera translucide.
Bien que les perliculteurs améliore sans cesse leurs techniques et la qualité de leur production, ce sont toujours les perles blanches Akoya qui possédent le plus haut niveau de lustre. Les experts pensent que les eaux froides dans lesquelles elles sont produites permettent aux perles d'accumuler les couches de nacre plus lentement augmentant ainsi la probabilité d'obtenir un excellent lustre.

Selon le GIA, 4 catégories de lustre sont admises :

Excellent (très brillant à éclatant) : Les réflexions sont brillantes, vives et distinctes.
Bon (brillant) : Les réflexions sont brillantes, mais non vives. Les bords de la perle sont légèrement brumeux. 
Pâle : Les réflexions sont faibles, non vives et embuées (troubles). 
Pauvre : Les réflexions sont faibles (ternes) et diffuses.

Là ou les perles Akoya disposent d'un lustre brillant avec quasiment l'effet d'un miroir, d'autres comme les perles de Tahiti présentent un lustre plus satiné tout à fait typique.

2 - La surface

Rare est la perfection et les perles produites rappelons le par des organismes vivants, n'échappent pas à cette règle.
Si vous avez entre les mains une perle absolument exempte du moindre défaut, chérissez la, elle vaut peut-être une petite fortune.
Si vous en possédez plusieurs identiques... posez-vous des questions sur leur origine. Chaque perle est unique, seules celles fabriquées de la main de l'homme ont la beauté de la contrefaçon...

Pour le GIA, 4 catégories existent :

• Propre (parfaite à presque parfaite) : Perle sans aucune imperfection, immaculée ou contenant de minuscules caractéristiques. Ces dernières sont très difficiles à localiser même si l'observateur est très entraîné.
• Légères imperfections (imperfections très légères à légères) : La perle montre quelques irrégularités mineures en surface lorsqu'elle est observée par un oeil entraîné.
  
• Imperfections modérées : La perle montre des caractéristiques visibles sur sa surface.
• Imperfections lourdes : Irrégularités évidentes sur la surface de la perle. Sa durabilité pourrait en être affectée.

Ces imperfections associées à leur étendue permet de situer une perle sur l'échelle de notation :

3 - La forme

Quand on parle de perles, l'image d'une boule vient tout de suite en tête mais pourtant on peut trouver des perles de toutes les formes, des plus classiques aux plus étranges. Après tout on ne fourni qu'un greffon aux huitres mais jamais de plan de réalisation, la nature à tout loisir de faire ce qu'elle veut...

Les professionnels s'accordent généralement sur 7 familles de formes :

• Ronde : La perle est visiblement ronde à l'oeil nu
• Semi-ronde : Pratiquement ronde à l'oeil nu. La perle peut apparaître légèrement allongée, ou encore aplanie
• Ovale : Symétrique, de forme allongée et arrondie
• Bouton : Symétrique, aplatie ou légèrement aplatie. Peut être en forme de dôme. (élevé ou bas)
• Goutte : Symétrique, en forme de poire arrondie. Peut être en forme de goutte allongée ou courte
• Semi baroque : Non symétrique, légèrement ovale, irrégulière. Forme de bouton ou goutte
• Baroque : Non symétrique avec une apparence irrégulière notoire

Quand une perle est cannelée (ornée de rainures) sur tout le tour de la perle, on parle de perle cerclée.

4 - L'épaisseur de la nacre

Une huître forme jusqu’à 10 couches de nacre par jour, chaque couche ayant une épaisseur de l’ordre du micron. Il faut généralement 2 à 4 ans pour obtenir 1 perle de belle taille.

Dans le cas des perles de Tahiti, le gouvernement de Polynésie française a établit un minimum d’épaisseur de nacre correspondant à 0,8mm pour une perle de culture de Tahiti (épaisseur généralement atteinte en 18 mois). Toutes les perles affichant une épaisseur de nacre inférieure à 0,8mm sont de facto interdites à l'exportation et finissent généralement en poudre pour un usage dans les cosmétiques notamment.

La qualité de la nacre se classe selon 3 catégories :

Acceptable : Le nucléus est invisible.
Nucléus visible : Le nucléus est visible à travers la nacre.
Apparence crayeuse : La perle a une apparence terne, blanchâtre.

La question de l'épaisseur de nacre ne se pose évidemment pas pour les perles de culture d'eau douce car en l'absence de nucleus, il n'y a... que de la nacre

Voilà, il ne vous reste plus qu'à attribuer une note à chacune des quatre caractéristiques présentées ci-dessus, à combiner le tout et vous saurez classer les perles comme un véritable expert du GIA 😂